Anti-Anti

Publié le par Réflexion contemporaine

"Tous les mots qui commencent par 'anti' sont malfaisants et stupides." G. Bernanos

Deux nouveaux partis viennent de voir le jour en France de façon quasi-simultanée: l'un à l'extrême-gauche, l'autre à l'extrême-droite. Mais le jour où nous devrons voter, comment ne pas les confondre? Les deux se définissent de la même manière, par leur antithèse. Pour l'un, il s'agit d'être anti-capitaliste; pour l'autre, il s'agit d'être anti-sioniste. Cela n'est pas anecdotique, mais très révélateur d'une époque qui ne sait pas encore se définir positivement. Il est de bon ton d'être contre ceci ou cela, sous quoi on met la cause de tous les maux. Pour opérer une véritable sursumation dialectique, nous proposons la création d'un parti "anti-anti".

Besancenot et Dieudonné ont quelque chose d'hégélien: il représentent le moment de la négation. Mais l'objet nié dans les deux cas manque un peu trop de concrétude pour que nous les prenions vraiment au sérieux. Pour ce qui est des élections, les français ont préfèré jusqu'à présent voter en faveur de ce qui propose plutôt que de ce qui s'oppose. La grande figure de l'anti... c'est Don Quichotte qui se bat contre des moulins.

Notre parti "anti-anti" devra inscrire dans son programme une série de propositions rigoureusement prises dans un pur mouvement d'avancée. Il s'agira d'être inventif, puisque la question ne sera pas de traiter tel ou tel problème par l'éradiquement de ses causes, mais d'opposer à l'esprit de l'anti... une forme politique exclusivement pro-positionnée. Après l'ère du "contre", vient l'ère du "pour". Il ne s'agira donc pas, par exemple, de parler d'in-sécurité et des moyens de l'éradiquer, mais de parler de sécurité et des moyens de la mettre effectivement en oeuvre. De même, il ne s'agira pas de parler des défaillances du système scolaire, mais de parler des mesures propres à re-créer un système scolaire brillant, admirable. Peu nous importeront les dérives du système financier, puisque notre volonté sera entièrement tournée vers la perspective d'une économie florissante et attractive. La justice n'aura pas besoin d'être réformée mais d'être re-formée à l'image de la perfection.

Face aux utopies sordides de l'anti..., nous poserons le réalisme optimisme du pro... et de la confiance. Opposer un "oui" franc et massif aux "non" qui ferment sans cesse les portes du possible.

Publié dans polémique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article